« 4321 », un compte à rebours pour plonger dans le roman de Paul Auster paru aux éditions Actes Sud en 2018.
Le roman débute en 1900. Isaac Reznikov, grand-père d’Archie Ferguson, émigré russe, arrive aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans avec une centaine de roubles en poche. S’ensuit alors son histoire, celle de ses enfants et surtout celle de son petit-fils Archie Ferguson, né en 1947 dans une Amérique puritaine et conservatrice. On va suivre Archie, ses parents, ses oncles et ses tantes, ses cousins sur plusieurs décennies. Ils incarnent le rêve américain dans un conformisme protéiforme, une maison, un travail, des vacances… comme autant de trajectoires possibles car le roman de Paul Auster est un roman à tirettes. Plusieurs scénarios deviennent possibles en fonction des évènements qui vont advenir ou pas. Si tel événement n’était pas arrivé, quelle aurait été la trajectoire de notre héros ?
Paul Auster livre ici un roman de plus de 1000 pages au souffle épique. L’écriture tantôt burlesque, tantôt sérieuse nous emporte et la structure narrative du texte est juste ingénieuse. On progresse avec l’auteur comme dans un labyrinthe. On tente de retrouver le chemin qui se trouve être démultiplié. Quel est le vrai Archie ? C’est là où Paul Auster maîtrise l’art de la rhétorique parce qu’il nous perd sans nous perdre vraiment, en gardant à l’esprit cette éternelle question. Et si cela s’était passé autrement ?
Coup de cœur d'Amélia, Médiathèque de Puisserguier